Carnet de voyage Athènes 2013 (Gilles V)
jeudi 7 Novembre 2013 :JOUR J-3 Arrivés la veille, ma famille et moi-même arrivons vers 10h15 à Roissy où nous retrouvons Edith et Christian qui prennent le même vol que nous. Le reste de l’équipe arrivera le lendemain sur Athènes. Nous avons pour notre part décidé de rallonger la durée du séjour afin de profiter au maximum d’Athènes. Nous embarquons bientôt et nous retrouvons 2h30 plus tard à Athènes. Il est déjà 16h00 à Athènes avec le décalage horaire d’une heure. Après avoir évité l’arnaque d’un faux taxi (et ce n’est que le début..), nous trouvons un bus qui nous mène vers la place Syngtama, la place de la Constitution en grec, qui se trouve face au parlement. Pas de chance, une manifestation (pas sportive mais contre la politique du gouvernement grec…..) nous oblige à un détour incroyable et nous passons 1h30 dans le bus avant d’arriver à la nuit tombée à ladite place. Nous arrivons enfin à notre hôtel vers 18h30, mais trop tard pour aller chercher nos dossards à Faliro, d’autant que nous ne savons pas encore comment nous y rendre. Nous décidons donc d’aller visiter le centre d’Athènes et de remettre à demain matin le retrait des dossards. Sur le trajet, nous admirons les œuvres d’art religieuses, soutanes, tiares et autres objets de culte qui foisonnent dans les boutiques de notre rue. Au détour d’une ruelle, j’aperçois le Parthénon perché sur la colline de l’Acropole magnifiquement éclairée. C’est un choc et je réalise soudain que je me trouve dans un endroit hautement historique. Nous restons de longues minutes à contempler ce spectacle. Ce sentiment d’être dans un lieu unique, berceau de notre civilisation ne fera que se renforcer au fur et à mesure que nous découvrons la ville et ses trésors. Nous trouvons notre restaurant (quasi vide) et dînons très bien et très copieusement. Nous reprenons ensuite notre balade toujours avec Christian et Edith et parcourons les quartiers très touristiques du Plaka et de Monastiraki. La saison tire sur sa fin et les restaurateurs bataillent dur pour attirer le chaland au prix d’un incroyable racolage. Monastiraki est très vivant, le Plaka est plus contrasté avec des secteurs désespérément vides, La crise est passée par là….. Vendredi 08/11/13 : JOUR J-2 Levé tôt, je pars faire mon dernier entrainement avant le marathon de dimanche. A 6h00, je découvre une ville qui s’éveille et cela me rappelle Pékin lorsque j’allais m’entrainer aux aurores. Je retrouve facilement l’Acropole qui domine la ville, et décide d’en faire le tour, ce qui n’est pas une mince affaire car l’Acropole est entourée d’un parc archéologique de plusieurs hectares. A mi parcours, je reconnais le quartier où nous étions allés flâner la veille. Je profite à fond de la vieille ville et rencontre quelques rares coureurs, étrangers pour la plupart. Je me perds un peu en route mais retrouve finalement le chemin de l’hôtel. J’aurai le temps de prendre ma douche et mon petit déjeuner avant que ma petite famille se réveille enfin. Toujours avec Christian et Edith, nous décidons d’aller retirer nos dossards à Faliro. Après quelques tâtonnements nous avons enfin les précieux sésames. Retour en bus vers le centre d’Athènes vers midi où nous prenons notre pause repas. Nous continuons ensuite notre visite du Plaka puis nous nous rendons à l’Acropole, malheureusement comme l’Agora grecque, ils ferment à 16h30. Nous remettons notre visite au lendemain. Nous montons malgré tout à l’Aréopage, qui est un énorme rocher riche d’histoire et qui domine la ville d’Athènes. Pour finir la journée en beauté, nous nous rendons au parlement pour voir les fameux gardes « evzones » avec leur costume traditionnel incroyable. Nous attendrons un moment la relève de la garde qui est aussi très codifiée. Mais gagnés par une lassitude bien compréhensible nous abandonnons notre poste au bout de quelques dizaines de minutes. Le soir, nous retournons au restaurant l’Ermion afin de goûter les plats que nous avons manqués la veille, nous arrosons le repas d’un excellent vin blanc Retsina Kourtaki et son inimitable saveur boisée. La gastronomie grecque nous enchante contrairement à Dublin l’an dernier où la gastronomie est quasiment inexistante. Nous regagnons notre hôtel et profitons de la douceur de ce pays qui correspondrait à un mois de juin chez nous. Dans la soirée, nous croisons le reste de l’équipe, arrivée dans la soirée et qui file en toute hâte sur Faliro récupérer les dossards. samedi 9 novembre : JOURJ-1 Nous prenons un solide petit déjeuner afin de tenir le choc pour une nouvelle journée marathon qui démarre par la visite de l’Acropole. Nous attaquons la visite par l’ascension de la colline de l’Acropole au milieu d’une foule compacte venue dans le même but que nous. Même en automne la chaleur est importante et les coins d’ombre peu nombreux. L’endroit est majestueux, impressionnant en dépit du flot incessant de touristes qui gâche un peu le spectacle. Nous croisons le reste du groupe au cours de la visite, ces derniers ont un programme particulièrement chargé car la durée de leur séjour est plus courte que le nôtre (famille Chamard inclus). Après l’Acropole, nous nous dirigeons vers le vieux Plaka, le quartier Anofiotika qui se trouve en pente au pied de la colline de l’Acropole, ce qui lui donne un réel charme. Nous y déjeunons bien pour un prix modique. En fait, notre pouvoir d’achat est 1.5 à 2 fois supérieur à celui des grecs d’après mes constatations. Après notre pause déjeuner, nous gagnons le quartier historique de Monastiraki, destination le marché aux puces. Nous y arrivons bientôt, et nous flânons dans ses ruelles étroites bordées de petites échoppes regorgeant de produits aux couleurs chamarrées. Cet étroit quartier possède un charme oriental certainement hérité de l’occupation ottomane. Le déballage exubérant du marché aux puces est un régal pour le chineur que je suis et je ne tarde pas à dénicher quelques babioles sympas que je marchande durement en bon Français que je suis. Après un peu de shopping, nous rejoignons l’hôtel et l’ensemble du groupe afin de dîner ensemble, ce que nous faisons avec une magnifique vue sur le Parthénon. La soirée sera sobre, presque grave, un marathon difficile nous attend demain…. Dimanche 10 novembre : JOURJ Réveil à 5h suivi d’un petit déjeuner à 6h00. Je me sens plutôt en forme et en tout cas absolument pas stressé. 6h20, départ du groupe des Français pour rejoindre la place Syngtama où des bus nous amènent à Marathon. L’ambiance est bonne et l’organisation impeccable, l’attente autour du stade de Marathon se passe bien où 11000 athlètes, majoritairement grecques, se préparent. Bientôt, chacun rejoint son sas défini par le chrono à l’inscription. De mon coté, je me trouve avec les 3h30, nul doute que je vais rapidement rétrograder. Je retrouve Lydia et Jacky dans le sas, je connais leur niveau et leur ambition chronométrique, donc je leur souhaite bonne chance, conscient de les retrouver uniquement à la fin de l’épreuve. Je suis pour ma part incapable de passer en 4h00, compte tenu de la météo et du relief, je pense qu’un 4h15 par contre est faisable. A 9h00 le signal du départ est donné, je perds rapidement de vue comme je l’imaginais mes 2 compatriotes. Je décide de tenir la cadence des 6’ au kilomètre, ce qui devrait m’amener dans le temps escompté. Dès le km 5, je mets en application mon stage Cottereau réalisé en mars et fais un arrêt efficace avec un peu de relaxation. Peu après je croise Alain sur une boucle et nous nous tapons dans la main, ça fait du bien de croiser un visage ami……c’est vrai qu’on se sent toujours un peu seul dans ces grands marathons étrangers. Au km 10, je tiens la cadence, je m’astreins toujours à un arrêt assez long (mais pas trop quand même..) avec épongeage car la chaleur commence à monter et nous n’allons pas tarder à flirter avec les 25°C. J’arrive à assurer mes 6’ au km jusqu\'au km 20, en dépit d’un premier faux plat montant qui démarre au km 10 et cesse au km 17.5 et un deuxième pour vous achever du km 20 au km 32.5, rien de tel pour vous casser les pattes l’air de rien. Au semi, je passe en 2h09, je suis donc à peu près dans mes temps. Le 2ème faux plat sera fatal à mon timing, tandis que les coureurs peinent sur cette route large et sans charme. Bientôt, le soleil attend son zénith et la chaleur est à son comble, le parcours est toujours aussi peu intéressant, je me console en me disant qu’il est historique avec le pauvre Phidippidès qui parcourut ce même trajet 2500 ans plus tôt, avec la fin tragique qu’on connait….. Je perds donc tout espoir de rallier l’arrivée en 4h15. Ceci étant réglé…je me concentre sur mes sensations et me trouve dans un état de fraicheur plutôt satisfaisant. Au km 30, c’est l’hécatombe autour de moi et à ce moment de la course, il y a plus de marcheurs que de coureurs… Soudain, parmi ces marcheurs, j’aperçois Lydia, l’air accablé et la mine déconfite. Elle me confirme en quelques mots qu’elle a le moral au fond des runnings. Elle m’enjoint alors de partir, de l’abandonner à son triste sort…...Nous renouons en plein marathon avec la tragédie grecque. Ma présence et mes encouragements portent alors leurs fruits et notre Créchoise se remet en route. Avec nos beaux T Shirt France, souvenir du marathon de New York, nous faisons grosse impression sur les spectateurs qui nous encouragent à coup de « vive la France ». Au km 35, Lydia retrouve de l’énergie et nous nous encourageons mutuellement pour tenir le choc. Malgré nos arrêts tous les 2.5 km pour nous rafraîchir et nous éponger, nous commençons à être cuits au sens propre comme au figuré. Le km 40 s’annonce alors, plus que 2km et enfin la délivrance. A bout souffle, Lydia jette un « plus jamais, c’est mon dernier… », Mais on dit ça à chaque fois… km 41, je suis carbonisé et c’est Lydia qui mène le rythme (pas effréné du tout..) Dans la foule J’aperçois ma femme et ma petite Cyanne à ses cotés qui m’encouragent, je m’arrête pour la photo et pour faire quelques bisous moites à Cyanne. Je repars gonflé à bloc et rejoins Lydia au moment de l’entrée dans le stade Panatinaïkon. Nous arrivons ensemble avec un chrono apocalyptique de 4h36’. Alors que nous nous dirigeons vers le ravitaillement, je constate à quel point ce marathon a fait de gros dégâts : La zone d’arrivée est un vrai champ de bataille avec un nombre impressionnant de coureurs allongés, malades ou hagards dans leur couverture de survie. Plus tard, de retour à l’hôtel, je retrouve peu à peu notre groupe et je me rends compte que tout le monde est au moins à + de 15 mn de son temps habituel, ce qui est rassurant pour moi. Au final, je suis plutôt content après une préparation erratique et un surentrainement évident en raison du démarrage de ma nouvelle activité triathlon. Le reste de l’après midi consiste en un repas Pantagruélique car j’ai toujours bon appétit en général et en particulier après un marathon. Ensuite balade en petit train (sans amortisseurs) pour la découverte succincte des principaux monuments, ma fille de 7 ans était ravie. Nous retrouvons l’ensemble du groupe le soir pour une vue imprenable et un apéro depuis la terrasse de l’hôtel Plaka. C’est la tournée de Marie, depuis que son bel éphèbe grec de Jacky l’a abandonnée dans les ruines de l’Acropole puis enfin secourue par nous, encore une tragédie grecque qui trouve pour le coup un bel épilogue autour d’une bière grecque. Eric a dégoté une brasserie populaire grecque à l’ambiance animée et nous y mangeons fort bien pour un prix très raisonnable. lundi 11 novembre 2013 Pas de gueules cassées, mais des pattes cassées en cette journée commémorative de la grande guerre. Les premiers pas sont difficiles et je m’octroie une petite pause sur le palier menant au petit déjeuner. Ce matin l’Agora grecque est au programme et je me sens suffisamment d’attaque. L’endroit est grandiose et inoubliable, nous souhaitons approfondir par une visite du musée, malheureusement celui-ci est fermé le lundi. Nous consacrons l’après midi à quelques emplettes. Nous passons notre dernier repas grecque au Mono, excellente adresse avec une cuisine très fine et qualitative. Demain lever aux aurores pour le retour dans la grisaille française, mais de ce voyage nous garderons de magnifiques souvenirs.
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